Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet écrite par Molière
sous forme de prose. Une comédie-ballet est un genre faisant intervenir
ensemble la danse et la musique dans une pièce de théâtre.
Dans cette pièce, Molière se moque d'un riche bourgeois qui veut imiter le comportement et le genre de vie des nobles.
Le succès qu'elle remporta immédiatement est sans doute lié au goût des contemporains pour ce qu'on appelait les turqueries (Une turquerie désigne une œuvre d'art issue de la mode orientale). L'origine immédiate de l'œuvre est liée au scandale provoqué par un ambassadeur turc. Le Roi-Soleil a déployé tout le faste dont il est capable pour
impressionner l'ambassadeur turc. Son brocart d'or est tellement couvert
de diamants qu'il semblait « environné de lumière ». Pourtant au sortir
de la réception, l'invité aurait dit à des proches : « Dans mon pays,
lorsque le Grand Seigneur se montre au peuple, son cheval est plus
richement orné que l'habit que je viens de voir. ». L'anecdote fait le
tour de la Cour et Louis XIV, piqué au vif, cherche un moyen de
ridiculiser les Turcs dont l'ambassadeur a osé ne pas être ébloui par le
Roi-Soleil.
L'INTRIGUE
Riche bourgeois, M. Jourdain entend acquérir les manières des gens de
qualité. Il décide de commander un nouvel habit plus conforme à sa
nouvelle condition et se lance dans l'apprentissage des armes, de la
danse, de la musique et de la philosophie, autant de choses qui lui
paraissent indispensables à sa condition de gentilhomme.
Il courtise Dorimène, une marquise veuve, amenée sous son toit par
son amant, un comte autoritaire, qui entend bien profiter de la naïveté
de M. Jourdain et de Dorimène.
Sa femme et Nicole, sa servante, se moquent de lui, puis s'inquiètent
de le voir aussi envieux, et tentent de le ramener à la réalité du
prochain mariage de sa fille Lucile avec Cléonte. Mais ce dernier
n'étant pas gentilhomme, M. Jourdain refuse cette union.
Cléonte décide alors d'entrer dans le jeu des rêves de noblesse de M.
Jourdain, et avec l'aide de son valet Covielle, il se fait passer pour
le fils du Grand Turc. Il obtient ainsi le consentement de M. Jourdain,
qui se croit parvenu à la plus haute noblesse après avoir été promu « Mamamouchi » lors d'une cérémonie turque burlesque organisée par les complices de Covielle.
PERSONNAGES
M. Jourdain est un personnage créé et joué par Molière
lui-même. C'est le personnage principal du récit, il est l'étudiant en
« gentilhommerie ». Il est amoureux de la marquise Dorimène. Il est
vaniteux, naïf et capricieux et manipulé pendant une grande partie de
cette histoire.
Mme Jourdain
est, dans l'ensemble des personnages féminins de Molière, une figure
singulière. Elle apparaît dans peu de scènes de la comédie, et quand
cela arrive, c'est toujours pour s'opposer à son mari, soit en face,
soit par des coups bas. C'est le personnage le plus « vieux jeu » de la
pièce, mais elle n'est jamais ridiculisée et a quand même joué un rôle
d'intrigante envers monsieur Jourdain à la fin de l'histoire.
Lucile est la fille de M. Jourdain. Elle représente dans cette
pièce, un des principaux contrastes. Elle garde les aspects fragiles de
la jeune fille amoureuse, naïve.
Nicole, la servante, forte de son rire et de son caractère
paysan, parle devant son maître d'une façon décontractée et sans
complexe, comme la plupart des servantes apparaissant chez Molière.
Cléonte est le cliché de l'amoureux honnête homme, devenu dans Le Bourgeois gentilhomme un jeune libertin jouant un amoureux transi prêt à tout pour que son amour soit réciproque, même à se déguiser en imaginaire fils du Grand Turc.
Covielle est le valet de la pièce, il est à Cléonte ce que
Nicole est à Lucile. Mais son rôle bascule : il n'est plus le valet
balourd et devient le maître de la comédie de la « turquerie ».
Dorante joue un rôle déconcertant. Intrigant et sans scrupule,
c'est aussi le complice du piège organisé par Covielle et Cléonte. Il
obtient ce qu'il veut en manipulant les autres.
Dorimène est une veuve qui se permet de tout faire, malgré
tous les efforts de M. Jourdain. Elle sous-entend à l'acte III qu'elle
va épouser Dorante et confirme ses dires à l'acte IV.
Le Maître de musique est un homme pratiquant l'art pour gagner
de l'argent. Il considère M. Jourdain comme un moyen facile de
s'enrichir, et s'oppose en cela au Maître à danser, qui profite des largesses de son élève mais voudrait qu'il soit capable d'apprécier la danse à sa juste valeur.
Le Maître d'armes enseigne le maniement du fleuret
à monsieur Jourdain. Très sûr de lui et de la supériorité de la science
du combat, il provoquera une dispute entre lui, le Maître à danser et
le Maître de musique par son mépris pour leurs arts. L'ensemble tournera
à la bagarre quand le Maître de philosophie, plus rhéteur que véritable philosophe, décrètera la suprématie de ce qu'il appelle philosophie,
quand on voit qu'il ne fait qu'apprendre à monsieur Jourdain les
mouvements des lèvres intervenant dans la prononciation des voyelles et
de quelques-unes des consonnes.
Le Maître tailleur profite de la naïveté de M. Jourdain, en
lui affirmant que ses vêtements sont portés par les gens « de qualité »
pour le convaincre de les acheter et de les porter lui aussi, malgré
leur ridicule.
Les Garçons tailleurs, au service du Maître tailleur,
extorquent également de l'argent à M. Jourdain par la flatterie en le
gratifiant de divers titres de noblesse : « Ma foi ! s'il va jusqu'à l'Altesse, il aura toute la bourse. ».
Deux laquais
MOLIÈRE
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un comédien et dramaturge français, baptisé le à Paris et mort le à Paris.
Le 23 janvier 1662, Molière signe un contrat de mariage avec Armande Béjart, « âgée de vingt ans ou environ », qu'il épouse religieusement le 20 février.
Issu d'une famille de marchands parisiens, il s'associe à 21 ans avec une dizaine de camarades, dont la comédienne Madeleine Béjart, pour former la troupe de l’Illustre Théâtre qui, malgré la collaboration de dramaturges de renom, ne parvient pas à s'imposer à Paris.
À l'automne 1645, Molière quitte Paris. Il passe les treize années suivantes à parcourir les provinces du royaume. À cette époque, des troupes itinérantes — on en compte une petite quinzaine— sillonnent les routes de France, menant le plus souvent une vie précaire. l’Église continue, dans de nombreuses villes, petites ou grandes, de
s'opposer aux représentations théâtrales. Quelques troupes cependant
jouissent d’un statut privilégié, qu'elles doivent à la protection d'un
grand seigneur amateur de fêtes et de spectacles.
Au début de 1658, la troupe, qui est dès lors considérée comme la meilleure « troupe de campagne » du royaume, décide de gagner Paris pour tenter de s'y implanter. Philippe d'Orléans, dit « Monsieur », frère unique du roi, qui leur accorde sa protection. Le 24 octobre, ils se produisent au Louvre devant Louis XIV, Anne d'Autriche, Mazarin et les comédiens de l'hôtel de Bourgogne.
Ses pièces ont une si extraordinaire réussite, puisque l'on n'y voit
rien de forcé, que tout y est naturel, que tout y tombe sous le sens.
Saison 1670-1671 : Louis XIV, qui vient de recevoir à Versailles l'ambassadeur ottoman Soliman Aga,
veut donner à sa cour une comédie-ballet où des Turcs apparaissent sur
scène à leur désavantage. Molière compose le texte, Lully la musique :
l'ensemble donne Le Bourgeois gentilhomme.
Le texte et l'intrigue n'ont ici qu'une importance secondaire, l'accent
étant mis sur le côté spectaculaire d'une pièce qui se termine dans une
« apothéose burlesque ». Donnée sept fois devant la cour en octobre 1670, puis au Palais-Royal à partir du 23 novembre, la pièce est « si populaire que tout Versailles et Paris en chantaient les airs.
Signe de la place emblématique qu'il occupe dans la culture nationale, le français est couramment désigné comme « la langue de Molière », au même titre que l'anglais est « la langue de Shakespeare ».
ACTIVITÉS DE 4º DE ESO
ACTIVITÉS DE 1º BACHILLER